histoire d'une île
Lajes, port au sud de Flores, l’île au nord ouest de l’archipel, réputée pour être la plus belle et la plus sauvage des 9. Le village est particulièrement charmant. Les maisons surplombent les falaises et déjà, le tour du village est une belle randonnée où nous arpentons les rues pavées de noir et de blanc incroyablement pentues. Nos amis de Mira Polaris arrivent le lendemain et une petite communauté de voyageurs se construit dans ce petit port charmant, comme à chaque fois que nous arrivons dans un nouvel endroit.
Nous sommes déjà mi-juin et nous souhaitons arriver tout début juillet en Bretagne, or il nous reste 1200 milles à parcourir pour rentrer (soit 10 jours de mer si la météo le veut bien). Au début de notre périple nous souhaitions passer un mois aux Açores, car nous connaissions la richesse de ses paysages et de la population açoréenne. Ce n’est pas grave, nous décidons de passer une belle semaine sur l’île de Flores, sans passer par l’archipel central. Il vaut mieux bien découvrir une île plutôt que de survoler le maximum d’endroits, c’est notre philosophie depuis le départ.
Nous voilà partis pour des journées de randonnées avec La Grande Lulu, entre cascades, moulins à eau, volcans et chapelles en haut des collines. Nos yeux sont émerveillés et nos jambes bien fatiguées. Nous dînons dans d’excellents restaurants, où l’on mange de la nourriture on ne peut plus locale. Les bovins, dans leurs champs parsemés d’hortensias, face à la mer, sont encore moins stressés que les villageois du coin (c’est dire!). Nous nous sentons particulièrement bien ici. Nous faisons des barbecues entre voyageurs sur le port, passons de belles soirées au bar et préparons Carmina qui a fatigué un peu lors de sa dernière traversée.
Juste avant notre départ, comme le veut la tradition, nous laissons le souvenir de notre passage sur les murs de la digue de Flores (nous ne sommes malheureusement pas très fiers de notre œuvre d’art, c’est pourquoi nous ne la dévoilerons pas ici…). Des pêcheurs nous observent depuis leur bateau. Ils déposent devant Marco une belle assiette garnie de thon et de pommes de terre, le gourmand la dévore sans comprendre. Après une discussion en Portugais/Anglais et force gestes, nous sommes tous les deux invités à rejoindre l’équipage à bord de leur bateau pour un nouveau festin de thon arrosé au vin. Nous finissons par une visite du bateau, et bien que nous ne parlions pas portugais et que nos trois pêcheurs ne parlent ni l’anglais, ni le français, nous passons une excellente soirée qui se termine par de grandes accolades. Cette invitation nous a rempli le cœur. Nous ne sommes vraiment pas habitués à une telle gentillesse, à cette simple envie de faire plaisir à l’autre.
Le lendemain, 6h30 du matin, nous quittons ce charmant village, cette magnifique île, cet inoubliable archipel que nous retrouverons très vite on l’espère ! Le capitaine du bateau de pêche nous fait un « coucou » de la main depuis le hublot de sa cabine. Nous rentrons en Bretagne !