Le 19 juin dernier, nous avons assisté à une conférence inspirante au Dôme de Caen, animée par Quentin Mateus, membre du Low-Tech Lab.
Durant cette soirée, il ne s’agissait pas simplement de donner une définition figée de la low-tech, mais bien d’ouvrir un espace de réflexion, de partage d’expériences et d’interrogations collectives :

Qu’est-ce qu’une démarche low-tech ?
Peut-on imaginer des territoires entiers engagés dans cette voie ?
Et comment s’organiser collectivement pour aller dans ce sens ?

Retour sur une soirée qui nous a bousculés, questionnés, et donné envie d’en faire (un peu) plus, ensemble.

Qu’est ce que la Low-Tech ?

« C’est quoi ta définition de la low-tech ? »
C’est la question que tout le monde se demande. Elle est simple, mais les réponses sont multiples.

Le sujet est complexe, et il n’existe pas de définition unique. La démarche low-tech, initiée notamment par le Low-Tech Lab, ne se limite pas à utiliser des solutions simples ou durables.

On entend souvent parler de “solutions low-tech”, mais pour Quentin Mateus, c’est une impasse. 

La complexité : être dans une démarche d’utilité, accessibilité et de durabilité ne sont pas les seuls critères/valeurs pour aller vers une démarche low tech. 

La question n’est pas de classer une technologie comme “low-tech ou non”, mais plutôt de réfléchir à une démarche globale.
Par exemple : un vendeur de voiture peut proposer un modèle utile, accessible, durable, mais est-ce pour autant low-tech ?

Non, car la finalité reste l’intérêt privé plutôt que le bien commun.

Complexité et sens du progrès

Être dans une démarche low-tech, c’est aussi ne pas céder systématiquement aux dernières innovations.

Cela invite à se poser des questions fondamentales : Le progrès technologique est-il toujours positif ? Et le progrès social ?

Selon Corentin de Chatelperron, l’un des initiateurs du Low-Tech Lab, il s’agit aussi de se réapproprier des savoirs que l’on a perdus avec l’essor de la high-tech.
Là où la high-tech complexifie, la low-tech simplifie et rend accessible.

Une démarche personnelle… aux limites collectives

Quentin partage aussi ses expériences personnelles.
Il a tenté de mettre en place une démarche low-tech à l’échelle individuelle… mais il en a perçu les limites.

Ma réflexion, ma démarche low tech à titre individuelle a ses limites. Pour déverrouiller, on a besoin que cette démarche s’intègre à un mode de vie collectif.

Cette réflexion s’est construite au fil de ses enquêtes de terrain, menées auprès d’acteurs inspirants comme :
🍞 Néo Loco – un boulanger qui organise son activité autrement (méthode TELED)
🛠️ L’Atelier Paysan – qui soutient l’autonomie technique des paysans
📒D’autres exemples sont consultables sur cette page, « Le Cahier des enquêtes du Low-Tech Lab », à découvrir en podcast également.

“L’idée était d’estimer dans quelle mesure la démarche low-tech peut constituer un levier de transition écologique, sociale et démocratique des territoires, dans une perspective de résilience mais aussi de développement économique.”

Une mine d’or pour celles et ceux qui veulent explorer concrètement ce que signifie une démarche low-tech ancrée localement.

Vers un territoire Low-Tech

C’est le cœur de cette conférence : comment un territoire peut-il s’engager dans une démarche low-tech ?

Selon Quentin, cela passe par :

  • Des structures partageant des valeurs fondamentales
  • Une organisation locale à l’échelle d’un bassin de vie

La première question à se poser :

Comment s’organiser collectivement ?

Des exemples concrets ont été présentés :
🏨 Une brasserie et un hôtel qui mutualisent leurs besoins énergétiques
⚙️ Le rôle de coopérations locales comme celles portées par ALOEN (Agence Locale de l’Énergie et du Climat – Bretagne Sud)

D’ailleurs, petit clin d’œil :
Quand nous étions à quai à Lorient avec notre voilier-laboratoire, ALOEN était venu enregistrer un temps d’échange avec nous !

Conclusion

Cet article n’a pas pour but de vous définir la low-tech, mais de vous interroger :
👉 Qu’est-ce que cela change, pour moi, pour nous, d’adopter une telle démarche ?
👉 Comment cela peut-il transformer nos pratiques quotidiennes et nos organisations collectives ?

En parallèle de cette conférence, nous continuons notre travail de création d’une future exposition sur les démarches low-tech.

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